Depuis 10 ans, Le printemps m'est teinté d'une ambivalence émotionnelle.
Il m'est précieux parce qu'il me rappelle cette joie infinie qui m'a cueillie le 27 avril 2011 et m'a chargée de tout autant d'amour que de responsabilités. Depuis cette explosion de tendresse, je m'arrête plus profondément encore, à cette même période, sur ce que tu es, ce que tu m'as apporté, ce que nous avons construit. Mais depuis ton départ, cette saison n'est plus aussi lumineuse. Elle est à l'image de soirs d'hiver où l'ombre gagne du terrain sur le jour et où la mélancolie nous dévore. A cette période, je pense plus intensément à notre histoire avec ses joies et ses douleurs, à ce qui nous anime, à ce qui nous pèse. J'attends et appréhende ces jours sacrés et intenses me rappelant tout autant ta naissance que ton absence ; ces jours m'évoquant la réalisation d'impossibles souvenirs mais aussi l'idée qu'il faut apprendre à jouir de nos chances.
Ces émotions vives et contradictoires, belles et douloureuses, renforcent ma volonté féroce d'appuyer sur l'interrupteur et de faire lumière sur toutes celles et ceux souffrant du même mal que le tien.
Depuis 10 ans maintenant j'ai cette volonté d'allumer un brasier par la force de l'amitié, de l'écoute, de l'empathie, des réseaux et me laisse parfois imaginer un véritable feu de joie en pensant au jour où systématiquement, des traitements adaptés seront administrés aux enfants atteints de cancer. C'est ce qui m'anime et me guide. C'est ce que je m'efforce à rendre plus visible chaque printemps pour toi, pour nous, pour ceux qui endurent et traversent l'amer.
Une fois de plus, je vous livre ce combat. Pour que la recherche avance plus vite grâce à vous; pour que les jours suivants soient toujous plus lumineux.